Cet endroit est particulièrement spécifique à Mailly le Château. On y accède par le village « d’en haut » ou par le raidillon qui vient du « bourg du bas ».
Située en prolongement du château, assise sur les vieux remparts, elle domine la vallée, proposant un spectacle qui inspire le rêve. En regardant la table d’orientation réalisée par un artiste du village, monsieur Georges Chavanne, on peut appréhender l’espace offert devant nous.
On imagine Vézelay, on découvre les méandres de l’Yonne et du canal, on perçoit les falaises du Parc et du Saussois. Peut-être même, en plissant les yeux, on entend le clapotis de l’eau de la mer qui submergeait autrefois cette vallée ou le bruit des armes qui a du maintes fois retentir afin de préserver le village.
On y rencontre régulièrement les joueurs de pétanque ; elle est le lieu de promenade des habitants et celui de rencontre de la jeunesse. Il s’y organise des fêtes, des spectacles, des concours. En un mot, elle est « le lieu ».
L’aspect actuel de cette fontaine est récent. Elle est l’œuvre d’un artiste de la région, Yves Varanguin. Autrefois, une fontaine à godets permettait le ravitaillement des habitants. Une roue lui a succédé.
Cette oeuvre se caractérise par l’évocation des activités principales qui animaient le village (vigne et flottage du bois) et par la légendaire histoire du loup qui la surmonte…
…Commencée dès 1731, l’histoire des loups mangeurs d’enfants (une trentaine) durera pendant trois ans. Louis XV a même offert une prime de « 200 livres à celui qui tuera la beste ». Il est très probable qu’un épisode rabique ait été à l’origine de ce phénomène. Le loup hydro-phobe témoigne du symptôme « enragé » de l’animal.
Effondrée sur le chapiteau, « semper sedeat in hoc fonte lupus radibus ut consumptis lacrimiseum implat » (La beste hydrophobe devra trôner sur cette fontaine et la remplir à jamais de toutes les larmes de son corps).
Le monument aux morts, comme ceux de tous les villages français, a connu jusqu’à dix inaugurations par jour pendant des années afin de mettre en mémoire les personnes tuées aux combats pendant la guerre de 1914-1918. Madame Nicole Lajambe, habitante du village et passionnée de recherche du patrimoine humain nous a permis de comprendre le sens de ce lieu si émouvant :
« Celui de notre village est particulièrement esthétique. Il exprime d’une façon très subtile, tous les thèmes qui ont été utilisés pour commémorer cette victoire payée trop cher en vies humaines. Il représente l’enfance coiffée d’un casque de l’armée française et porte dans ses mains un ballon sur lequel est perché un coq. Cette œuvre a été réalisée par Max Blondat (1872-1925), sculpteur, enfant de Crain, personnage à plusieurs facettes et à mille talents. »
Aujourd’hui, il rappelle les tristes disparitions durant toutes les guerres suivantes.
Il est le chemin d’autrefois qui relie le Bourg du Bas au Bourg du Haut. Le descendre réclame un peu d’équilibre ; le monter, exige beaucoup de souffle, de jeunesse ou d’entraînement. Il est pourtant souvent emprunté. Il mérite qu’on se penche sur son originalité afin de comprendre sa configuration